mercredi 7 octobre 2009

IL SONNAIT UNE FOIS... Episode 2 - Supertramp: La Belle et le Clochard

Bien, voilà un groupe qui ne vous est pas inconnu (mais oui, c'est le groupe avec le mec qui chante comme une tafiolle me direz vous!). Sachez cependant que, malgré la renommée mondiale du groupe, leur membres peuvent se promener tranquillement dans la rue, vu que personne ne les connait... La preuve, vous les connaissez vous? Si vous avez répondu oui à cette question, c'est que vous êtes fan du groupe, je ne vois pas à quoi ça va vous servir de continuer à lire ces lignes, allez plutôt vous préparer un café, vous perdrez moins de temps...


Maintenant que tous les fans se sont tirés, qu'il ne reste plus que les grands ignorants et moi (attendez, je ne peux pas me mettre dans cette catégorie, vous pensez bien qu'on arriverait rapidement dans une impasse...), nous allons pouvoir passer en revue l'histoire des Supertramp!



La troisième line-up de Supertramp. De gauche à droite: Bob Siebenberg, Roger Hodgson, John Helliwell, Rick Davies et Dougie Thomson. Cette image n'est pas sponsorisée par Gillette.


Rick Davies n'en est plus à son coup d'essai lorsqu'il rejoint le groupe Lonely Ones en 1966. Ce chanteur-pianiste-batteur a déjà connu deux autres groupes dans le passé, dont un qu'il a fondé en compagnie de Gilbert O'Sullivan (chanteur de "Alone Again (Naturally)", avis à ce qui ont déjà vu "L'Âge de Glace 3"...). En 1969, lorsque le groupe Lonely Ones, qui a entre-temps changé de nom pour s'appeler The Joint, se produit à Munich, un milliardaire néerlandais nommé Stanley August Miesagæ (Sam) remarque la prestation du groupe. Il financera alors ce dernier, jusqu'à ce qu'il décide de mettre fin à cette aide économique quelques mois plus tard seulement, ce qui provoquera par là même la dissolution pure et simple du groupe.

Mais ce fameux Sam n'en a pas fini avec l'un des membres du groupe, dont il reste toujours très impressionné. Bon je vais pas essayer de faire durer le suspens, vous savez tous de qui je veux parler... Sam propose alors à Rick Davies (surprise!) de monter un groupe, avec son soutien financier évidemment. Rick Davies publie alors une annonce dans le Melody Maker, une revue musicale aujourd'hui disparue, pour une audition.

Un certain Roger Hodgson répondra à cette audition, accompagné de sa guitare. Il sera enrôlé par Rick Davies, impressionné par sa voix. Bref, vous l'avez compris, Roger Hodgson est LA voix de Supertramp.

La première formation du groupe est donc composée de Davies, Hodgson, Richard Palmer (guitare) et Bob Millar (percussions et harmonica). Supertramp ne s'appelle pas Supertramp à l'époque (je sais que cette phrase est complétement conne), mais Daddy, ce qui n'empêchera pas que l'ambiance au sein du groupe soit loin d'être cool (je sais, je suis trop drôle...). Supertramp trouvera son nom de Supertramp que quelques mois plus tard (celle là aussi elle est très conne).

Leur premier album, nommé tout simplement "Supertramp" sort en 1970, avec l'aide économique de ce cher Sam. Le disque contient de bon titres comme "Surely", "It's A Long Road" ou "Nothing To Show". Cependant, n'attendez pas de les entendre à la radio, ce disque n'est pas un succès commercial.

Le groupe se prépare à peine à enregistrer son deuxième album, que déjà beaucoup de changements ont été effectués dans la line-up originale. Exit Palmer et Millar, remplacés par trois nouveaux membres, Dave Winthrop (flûte et saxophone), Frank Farrell (basse) et Kevin Currie (percussions). "Indelibly Stamped" sort en 1971, arborant une sonorité plus rock. Cela se remarque notamment dans le titre "Potter". Il y a d'autres titres intéressants dans cet album, dont "Your Poppa Don't Mind" et "Travelled". Au niveau commercial, cela reste tout de même toujours un flop. Le flop de trop pour Sam, qui lâche le groupe, alors qu'il doit encore payer le matériel et les enregistrements. Il laissera cependant leurs instruments aux membres du groupe. Groupe qui se dissout. Si c'est pas une magnifique réaction en chaîne ça...

Davies et Hodgson repartent alors de zéro pour reformer le groupe. En 1973, le Supertramp nouveau est arrivé, avec évidemment Davies et Hodgson aux manettes, et les nouveaux venus Dougie Thomson (basse), Bob Siebenberg (batterie) et John Helliwell (saxophone). Tout ce joli monde s'isole pour enregistrer un troisième album ... Et quel album!

"Crime Of The Century" sort en 1974, et c'est enfin un succès commercial. L'album est porté par des titres de grande qualité comme "School", "Bloody Well Right", "Asylum", "Crime Of The Century", "Rudy"... Je viens de vous citer plus de la moitié de l'album là! Mais s'il ne devait rester qu'un seul titre pour définir à lui tout seul le succès de l'album, ce serait bien "Dreamer", que vous connaissez forcément à moins de vivre... je sais pas moi, disons sur Mars.

En Novembre 1975 sort "Crisis, What Crisis?", dont le succès commercial est loin de l'album précédent. Il n'en reste pas moins un excellent album dont je mettrai en avant les titres "Sister Moonshine", "Another Man's Woman" et à plus forte mesure "Lady".

"Even In The Quietest Moments" sort lui en 1977. C'est un excellent album, avec des titres tels que "Give A Little Bit", "Even In The Quietest Moments", "Babaji" et surtout, SURTOUT, le fabuleux "Fool's Overture" qui est selon moi la meilleure chanson de Supertramp!

Arrive Mars 1979. En ce beau printemps (enfin je suppose, j'étais pas encore né pour le savoir) sort ce qui sera le plus grand succès du groupe, l'album "Breakfast In America". Que dire de cet album à part qu'il est rempli de tubes. Jugez-en par vous même: "The Logical Song", "Goodbye Stranger", "Breakfast In America" et "Take The Long Way Home". J'ajouterai également "Oh Darling" et "Child Of Vision" qui méritent le détour. Le groupe part alors en tournée, ce qui débouchera sur l'album live "Live In Paris", enregistré en 1980.

Le temps n'est plus au beau fixe pour Supertramp. Des tensions se font plus apparentes entre les membres du groupe, surtout entre Davies et Hodgson, qui ne sont pas d'accord sur la voie musicale que doit emprunter le groupe. Malgré tout, "Famous Last Words" sort en 1982, porté par le titre phare "It's Raining Again". À noter également les titres "Bonnie", "C'est Le Bon" et le dernier titre de l'album, écrit par Hodgson, "Don't Leave Me Now"... Tout un symbole, puisque il s'agit là du dernier titre qu'il écrira avec Supertramp: il annoncera en 1983 son départ du groupe. Il laisse l'autorisation a Davies et aux autres membres de conserver le nom de Supertramp, en échange de ne jouer aucune chanson signée de sa main lors de concerts... Condition qui ne sera pas respectée évidemment...

Que devient donc Supertramp sans Roger Hodgson, parti débuter sa carrière solo? La réponse ne se fera pas trop attendre: en 1985 sort le huitième album studio du groupe, "Brother Where You Bound". Un album de bonne facture malgré l'absence remarquable de Hodgson. "Cannonball" et le titre éponyme "Brother Where You Bound", avec la présence du grand David Gilmour des Pink Floyd, sont selon moi les deux titres qui font l'album.

Mark Hart, guitariste et chanteur, rejoint Supertramp en 1987 pour l'enregistrement d'un nouvel album qui sort cette même année. Intitulé "Free As A Bird", il ne connaitra pas le même succès que ces prédécesseurs. "It's Alringht" reste néanmoins un morceau de choix. Le groupe part en tournée à la suite de cet album, sort l'album live "Live '88", et se dissout par la suite.

Malgré d'incessantes rumeurs indiquant la reformation de Supertramp avec Hodgson durant le milieu des années 90, c'est sans ce dernier que Supertramp retournera en studio pour sortir "Some Things Never Change" en 1997. La formation est sensiblement la même que celle ayant participé à l'album précédent, dix ans plus tôt. Ressortent de cet album les titres "You Win, I Lose", "Some Things Never Change", "Sooner Or Later" et le très bon "Give Me A Chance". S'en suit une série de concerts aboutissant à un nouvel album live "It Was The Best Of Time" en 1999.

Enfin, en 2002 sort le dernier album studio en date du groupe, "Slow Motion", moins convaincant que le précédent selon moi, il y a quand même du bon dedans, en témoignent des titres tels que "Slow Motion", "Broken Hearted" ou "Tenth Avenue Breakdown".

Au delà des voix de Roger Hodgson et de Rick Davies aussi un peu quand même, on pourrait définir le son Supertramp à un seul instrument: le Wurlitzer 200A, un piano électronique qui cessa d'être fabriqué en 1982, mais dont la production de ses prédécesseurs avait déjà commencé en 1955. La particularité de ce piano vient du fait qu'en jouant fort dessus, on obtient un son avec une légère distorsion (overdrive) très caractéristique, c'est la différence qu'il a avec son concurrent de l'époque, le Fender Rhodes utilisé notamment par Stevie Wonder, qui a un son beaucoup moins "dur".

Comme d'habitude, quelques vidéos pour finir:

Supertramp - Bloody Well Right




Supertramp - Fool's Overture




Supertramp - Goodbye Stranger




Supertramp - Rudy




Supertramp - Give A Little Bit




Supertramp - Crime Of The Century



Bon, ça suffira pour cette fois. Allez vous préparer un café vous aussi...

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